Vidéo: Baie d’Authie: érosion dunaire et risque de submersion marine

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Le ministère du Développement durable a réalisé une série de vidéos sur la thématique de l’érosion et de la gestion du trait de côte sur le littoral français, en collaboration avec le BRGM.

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Cette 2e vidéo porte sur les problèmes d’érosion dunaire en baie d’Authie et les risques de submersions associés. Le reportage donne la parole à plusieurs personnalités locales directement concernés par le risque d’érosion et de submersion, notamment M. Moitel, président de l’Association de défense contre la mer en baie d’Authie qui présente l’incroyable recul de la dune au niveau du lieu dit le « bois de sapin ».

« on est à 100 m en 3 ans et demi » précise M. Moitel.

Ce secteur fait partie du territoire de la commune de Groffliers où le maire, Claude Vilcot, s’interroge sur les mesures à prendre en cas de submersion. Il met d’ailleurs en lumière la possibilité légale d’intervenir en cas d’urgence, c’est-à-dire au moment de la submersion marine. Comme il le souligne « C’est bien de nous autoriser à agir quand la mer passe, ce qu’on préfèrerait (…) c’est de prévenir le risque et non pas de le subir« 

Cela met en évidence un réel problème d’organisation pour les communes concernées par ce type de risque. Le danger n’étant pas immédiat et au vu de la réglementation en vigueur, les gestionnaires du littoral doivent s’affranchir de nombreuses procédures réglementaires très longues et souvent plus longues que l’évolution du risque.

La suite du documentaire, comment les différents acteurs et habitants du littoral perçoivent le risque et la façon de s’en prémunir :

  • M. Moitel souhaite, je cite, bloquer l’érosion afin d’éviter la submersion marine des polders « naturels » situés en arrière du cordon dunaire. Rappelons que les polders sont d’anciens territoires marécageux et/ ou humides pouvant être inondés lors de grandes marées qui ont été gagnés sur la mer par l’Homme aux moyens de travaux d’endiguement. Une grande partie de la plaine maritime Flamande a été bâtie à la suite de ces travaux d’assèchement au cours du Xème siècle (Lire plus…). Malheureusement, depuis cette époque, de nombreuses habitations ont été construites ainsi que de l’exploitation agricole comme Denis Cornu, inquiet pour ses terres situées dans les zones potentiellement inondables.
  • M. Moitel insiste sur le fait que depuis la mise en place du Papi (Programme d’actions de prévention contre les inondations), les actions ont stoppé. M. Vilco précise que pour intervenir sur le DPM (Domaine Public Maritime), les demandes d’autorisation peuvent parfois prendre 1 an, voire 1 an et demi. « Pendant ce temps-là, l’érosion se poursuite…« 
  • Etienne Dubaille, Conservatoire du Littoral, exprime ensuite la vision du conservatoire sur l’évolution du littoral où le trait de côte n’est pas une limite, mais une zone avec des mouvements de va-et-vient. Il précise que cette vision de laisser faire la nature est privilégié lorsque l’arrière-pays ne possède pas d’enjeux très importants. Le site de la baie d’Authie est une situation intermédiaire. Faut-il artificialiser de nouveau le trait de côte de façon lourde ? Une digue de second rang a donc été érigée afin de pallier éventuelles submersions.
  • En réponse, M. Moitel précise que cette « digue arrière deviendra une digue de devant (…) autant faire une digue de devant, quelque chose qui bloque ».  Cette politique du tout bétonnage a été longtemps une solution pour contrer le recul du trait de côte et fixer le littoral. Toutefois, et grâce à la recherche et aux  scientifiques, dans de nombreux cas, les digues « de devant » fixe efficacement le trait de côte mais engendre, la plupart du temps, un abaissement du niveau de sable et dans certains cas une disparition totale de la plage.
  • Le conservatoire du littoral rappelle qu’une solution adaptée doit être également économiquement viable, c’est-à-dire que les coûts d’un aménagement de protection ainsi que son entretien doit être justifié par les biens qu’il protège. Autrement dit, les aménagements de défense contre la mer pourraient être réalisés si la valeur foncière des biens protégés est plus importante que les coûts de protection.

Ce documentaire montre la difficulté de l’ensemble des personnes vivant sur la frange littorale face aux phénomènes d’érosion. La volonté des pouvoirs publics semble être maintenant dans la mise en place de solutions douces, d’accompagnement et peut-être parfois dans l’abandon de territoires et dans la délocalisation des habitations.

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