Tempête Eléanore – 2 et 4 jan. 2018
Juste après la tempête Carmen qui venait de traverser le pays, la tempête Eléanore frappe la partie nord du pays entre le 2 et le 4 janvier 2018 .
Des vents forts ont balayé les littoraux de la façade Manche et de la mer du nord pendant plus de 48h avec des pointes dépassant les 130km/h au Cap Gris nez.
D’importants dégâts matériels et naturels sont à déplorer. Associés à des coefficients de marée compris entre 101 et 106, une alerte submersion marine a été lancée dans toute la région nord.
À lire le Bulletin spécial d’infoclimat
http://www.infoclimat.fr/bulletin-special-335-tempete-eleanor.html#5
Données marégraphiques
Cette tempête a malheureusement coïncidé avec des coefficients de marée élevés ce qui a provoqué des surcotes importantes.
La tempête a été responsable d’une surcote marine qui a atteint un maximum de 1,12 m à mi-marée ce qui est moins important que lors du passage de la tempête Egon en Janvier 2017 A Boulogne sur mer, la surcote est du même ordre de grandeur avec un maximum de 1,15 m. Les surcotes sont restées importantes pendant plusieurs jours (entre 0,30 et 0,70 m) et, associées à une forte houle ainsi que d’importants coefficients de marée, les littoraux ont été durement attaqués.
État des lieux du littoral Est-Dunkerquois suite à la tempête Eléanore
Bray-Dunes
Le secteur de Bray-Dunes est le secteur qui présente un recul significatif (-4 m à -8m) entre décembre 2017 et janvier 2018. Bien que visuellement, les falaises sont moins élevées qu’à Zuydcoote, le secteur de Bray-Dunes présente une pente de plage plus douce avec un haut de plage qui montre une tendance générale à la progradation. Les dunes embryonnaires et les petites dunes de hauts de plage ont donc été durement érodées au cours de la tempête résultant en un recul important. Les mesures de trait de côte ont été réalisées en collaboration avec l’Université du Littoral Côte d’Opale.
Au cours de cet événement, le niveau d’eau a atteint les dunes en développement situées devant le cordon dunaire principale. On note quelques falaises d’érosion de l’ordre de 30 à 40 cm, voire 1 m maximum. Les dernières fois que le secteur de Bray-Dunes avaient subi une érosion significative, c’était au cours de la tempête Egon en janvier 2017et la tempête Xaver en 2013.
Devant le perré de Bray-Dunes, le niveau de sable n’as pas été durement touché en raison d’un stock de sable suffisamment important pour absorber l’énergie de la houle.
Zuydcoote
Le secteur de Zuydcoote défini par les dunes Marchand et Dewulf montre une morphologie plus spectaculaire avec des falaises dunaires de plusieurs mètres, des éboulements et des amas d’oyats arrachés à la dune. Ces massifs sont caractérisés par une morphologie dunaire plus abrupte en raison d’une tendance générale à l’érosion. Les stigmates des tempêtes précédentes restent visibles et seul le pied de dune évoluent rapidement au fil des saisons. Au cours de l’année 2017, la saison estivale a permis le stockage d’un important volume de sable en pied de dune, ce stock tampon permet d’être érodé au cours des tempêtes et de protéger la dune. Ainsi, lorsque l’on compare la position du trait de côte après la tempête avec sa position juste avant (en décembre 2017), le recul n’est pas si important puisqu’il oscille entre -1 et -3m. Le stock tampon a permis de limiter le pouvoir érosif de la tempête sur le cordon dunaire.
Erosion de la dune Marchand au cours de la Tempête.
Vidéo réalisée par Bruno Pruvost
Géodunes participe actuellement à une étude globale des impacts des différentes tempêtes sur le littoral de la Côte d’Opale depuis la tempête Xaver en 2013. Cette étude est initiée par le Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences à l’Université du Littoral Côte d’Opale.
Les résultats de l’étude seront publiés dans quelques semaines !
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